Marno János: KAIROS (KAIROS in French)
KAIROS (Hungarian)Ki kecskemaszkban, ki káposzta-
levélbe csomagolva fejét,
egyedül magam gondolatban,
födetlenül, mint afféle gép,
elviselhetetlenül nehéz
lábazattal. Táncolnak párban,
páratlanul, nálam egy bot van,
a botban, rémlik, valami kés,
mely szükség esetén kipattan
a botból. Nem húzza alattam
sokáig már ez a pad se, húsz
éven át ültem és aludtam
rajta, s ennek ma vége, üssön
csak órám csak egy órára még.
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KAIROS (French)Quienchèvremasqué,quilechef sous une feuille de chou, uni- quement avec mon penser moi je vais à nu, tel une mécanique, le pied d'un poids des plus excessifs. Eux en parc dansent sans être en couple; auprès de moi se trouve une canne, dedans semble être quelque canif dont la lame, au besoin, jaillit souple. Il n'en a, ce banc, sous ma personne qui assise ou couchée vingt ans durant y fut, plus pour très longtemps; dans une heure, une encore de bonne, ô banc, bonsoir ! mon heure à moi sonne.
situation extrême, extrême danger, temps favorable ou particulier, saison, moment voulu, endroit convenable (pour quelque chose), point vital, organe essentiel, bon endroit, c.-à-d. endroit mortel Euripide, Andromaque, 1120, ... » (cf. A. BAILLI). *Derrière les deux premiers vers de ce simili-sonnet se cache un proverbe populaire hongrois dont les correspondants français pourraient tout aussi bien être : 1) « ne fais pas d'une chèvre ton jardinier » que 2) « garde-toi bien de confier un chou à une chèvre » ou de « donner la bourse à garder au larron » (traductionde « kecskére bίzza a káposztát » parEckhardtSándor) ou encore que 3): « n'allons pas nous fourrer dans la gueule du loup ! » (traductionde « kecskére nem bίzzuk a káposztát! » parAurélienSauvageot),variante juste dans le ton pathétique, voire peu rassurant de l'ensemble.
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