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Marno János: Oeil de poupée* (Bábszem in French)

Portre of Marno  János

Bábszem (Hungarian)

Írógépem a kicsi nővér,

nem létrám. A létrát szobája (mely hűlt helyem is)

közepéről írom át ide, ismét,

ide is, Marokkő, Tragédia és más,

behozhatatlan(!) mulasztások okán;

a nem-létrát pedig közel húsz évvel ez-

előttről, az Ostromból,

hol akkortájt könnyebben mertem papírra

vetni az ilyesmiket. Szemem, akkor, a

tájban, akár a penge: most, ez-

úttal is, bábozódik már befelé

(fordíthatom Celan tekinteteit egyre…),

kövér, krisnás kövér nő ma a Délinél

nyilván ráérezvén szemelt ki Tan-

könyv-vásárlójának épp engem,

és semmiképp se vásárlóerőm miatt.

Gyengén állok vasban. (Hogy’ folytassam,

közérthetően, tovább? Más szellemben…!)

Nem álltam kötélnek, persze, szót

váltani álltam csak le vele, bő kliphosszat,

a karéj huzatban, ujjaim, nem szólva

Tragédiám űrfonaláról, ujjaim

elgémberültek, – számolom, csupán

az elmúlt másfél évben hányan oldották meg

életük csomóját kötéllel a hozzám

közelebb állók közül. Hárman. Három

korosztály, ifjú- és közép-, s a végső

fokot árnyalom ekképp: a margón

veszteglő közepebb (korábban elismert mély-

építő); mint hallottam másnap, régi

slágerekkel sarkallta, serkentette

magát a tettre, dallamban, szövegben

egyaránt a legigénytelenebbekkel.

Mit hagyjunk, mit ne hagyjunk kívánnivalót

magunk után. – Nem kérdezem, előbb-utóbb

úgyis egyéb motívum is kitudódik,

zsigereinkre fény derül,

pattan fürgén a kicsi nővér,

zsigereinkre fény derül,

Tragédiámban ^ a világ mint dalmű

pusztul le: „Sírj csak, sírj; gördülékenyen.”

(Ugyan ezt kihagytam.) Természetesen

itt sincs felkiáltás, majd az álomban

csak, ott ér utol a mondat fellege,

kövér, borostás szerkesztőm vállán a fejem,

alagsorban járunk, az Ostrom alatt s mentén,

emlékszem, tudom, tisztán a fentlétre,

a létrára, mely egykori nem-létrám helyét

foglalja odafent. Bizalmam valamiért

mégis csak fokozódik a kicsi nővér

iránt, tudom azt is róla, hogy beteg,

hogy verdesték őket az intézetben,

beteggé azonban nem ez (ezt kell meg-

világítanom az álomban szerkesztőmnek:) –

a tehetsége tette! És erre, a folyosó

szőtte derengésben, erre ered majd el

a könnyem, patakban ömlik szerkesztőm flanell

nyakába, gallérja közé és tovább –

és hátra van még rossz szájízű vitánk

a Tragédia tétjéről, tét-

áttételeiről (melyek mindamellett,

nem-szerkesztőm fülével szólva, közvetlenül

az ember, nem-egy-ember! ízlésérdekét

sértik): Vele ébredek, e fogalommal

tehát, a szívemben, egy senki magángyűjtő,

maga sem igen áll a saját ízlés-

érdekében… A fentlét, így fent már, azonnal

maga alá gyűr, már ahogy kinézek,

azt is mindjárt a szememre fogom (Celant

nézem, hiába, állát a borítón bal

keze mutatóujjába temeti).

(Közérthetőségből a KÖZÉRT-hatóság

előtt vizsgázom, lent az Ostrom-lejtő sarkán,

emlékezetből, és ahol mostanság

évente egyszer, sok ha megfordulok.)

Hallom csak, a kicsi nővértől, hogy külső

arcsérülése után most belülről

támadt neki az álla, pontosan nem

tudni, mi bujkál mögötte, csontja mint kő

mögött – én pedig mégiscsak a visszavont

(Celan-vers) cím mellett döntök:

„Csillám a szemben…”: „Schliere im Aug…” –

ám a csillámot mégsem ugraszthatom ki az élre;

ide jöjjön a Bábszem, maradjon ott a slír.

^ " Az első sírásó " című rockoperára (Marno János - Papp Gyula közös szerzeményére ) utal.



Uploaded byBakó Mariann
PublisherPALATINUS
Source of the quotationNincsen lira ^ nélkül
Bookpage (from–to)220-222
Publication date

Oeil de poupée* (French)

La petite nurse est ma machine à écrire,

Point mon échelle, non, qu'au centre de sa chambre

(et lieu froid aussi mien) ici je retranspose,

aussi, voici Pierre au poing*, Tragédie* et autre,

au motif qu'y sont d'irrémédiables fautes,

non-échelle pourtant d'il y a bien vingt ans

de la rue d'Assaut, de ce révolu temps

où plus facilement sur le papier j'osais

jeter telles idées. Or, si alors mon œil

y fut comme la lame, lui, en dedans depuis

déjà pour le coup est de même chrysalide

(voir des yeux de Celan* sans arrêt je le puis...),

une grosse dondon de Krishna ce jour vend

des manuels scolaires en gare du Sud,

d'instinct et pas du tout vu mon pouvoir d'achat,

sur moi sans le sou, faible en fer*, fixe son choix.

(Pour poursuivre en mots clairs, qu'est-ce? En un autre esprit...!)

Sûr, sans me laisser faire, et, pour juste échanger

avec elle des mots en un long clip, stoppé

dans un courant d'air du quignon ayant l'aspect,

sans lui dire la trame de ma Tragédie,

sur mes doigts engourdis, rien que ces dix-huit mois,

je compte combien d'êtres très proches de moi,

corde au cou, dénouèrent le nœud de leur vie.

Trois, des trois âges: jeune, mûr et avancé;

dernier âge qu'ainsi je nuance: en marge être

arrêté au milieu, lui (avant un vrai maître

en génie civil), comme je l'ouïs dire,

le jour d'après, simple air en vogue* et texte aussi

à l'avenant à faire l'acte l'enhardirent.

La question du legs, mes desiderata? 

Sans me la demander*, néanmoins, tôt ou tard,

un motif autre aussi finit par se savoir,

nos viscères baignés par la lumière,

elle est prompte à sauter, la petite infirmière,

nos viscères baignés par la lumière,

le monde, œuvre lyrique dans ma Tragédie,

périt: « rien que tes pleurs, qu'il en pleuve à verse. »

(Encor que je l'en aie expurgé de ce vers.)

Sans exclamation s'entend; puis, là, en songe

seulement m'atteint, tel un nuage, la phrase;

les épaules d'mon gros rédacteur non rasé,

dans le tunnel*, sous la rue d'Assaut, qu'on longe,

portent mon chef, je sais, là-haut, net* je revois

la vie sur l'échelle, en place de la non-

échelle d'autrefois. Pourquoi? Toujours est-il

qu'en la petite nurse plus qu'avant j'ai foi;

et qu'aussi, je le sais, si malade, elle l'est,

et l'on a beau les battre à l'institution,

ce qui la rend malade (à moi d'en démêler

la cause en rêve pour mon administrateur)

c'est son propre talent! Et voilà le boyau

à l'aube tissé, puis, de mes yeux tout en eau,

des flots de larmes lui coulent sur la flanelle

de son col, ou plus bas sous son col, et encore

reste un arrière-goût d'un désaccord

entre nous sur les enjeux de la Tragédie,

ses transpositions (tout qui toutefois dit

franchement à l'oreille de mon humain,

non-humain rédacteur, heurte l'intérêt

des goûts): je me réveille, et mon cœur le conçoit,

lui, collectionneur privé, n'étant en soi

rien qui tienne debout quant à ses propres goûts...

Moi, par la vie en haut sous elle aussitôt

mis, le temps de jeter un coup d'oeil au dehors,

j'impute cela même à mon œil aussitôt

(et regarde Celan de l'index de sa main

gauche en train vainement de cacher son menton).

(L'autorité du Közért* suit mon examen

d'aptitude à bien être compris du commun,

et de mémoire, au coin, rue d'Assaut, en bas,

quand m'y retourner m'est, une fois l'an, beaucoup.)

Le peu qui me revient de la petite nurse

est que, depuis sa blessure externe au visage,

son menton est atteint du dedans sans qu'au juste

je sache si son os quelconque pierre y cache –

or, donc j'opte alors moi – comment m'en empêcher? –

pour pareil titre (vers de Celan) expurgé:

« Paillettes en l'oeil... » : « Schliere im Aug... » –

duquel bord impossible – hélas! – que je les tire;

œil de poupée, viens ici, reste le Schlier*.

* Oeil (szem) de poupée : ou de marionnette (báb) ; soit « bábszem », qui n'est pas

sans rappeler un mot paronyme provenant de la conjonction

des deux mêmes éléments hongrois avec « a » non accentué

« babszem » (graine de haricot), appliqué à un individu

(souvent Jankó) dont on moque la petitesse au sens

de « Grain d'Orge », « petit-Poucet », « petit bout d'homme »,

« nabot ».

  • Pierre au poing : titre du deuxième recueil (publié en 1996) de Marno János.

  • Tragédie: à savoir « LE PREMIER FOSSOYEUR » (AZ ELSŐ SÍRÁSÓ)

    (auteur Marno János), parodie de « LA TRAGÉDIE DE L'HOMME »

    (AZ EMBER TRAGÉDIÁJA) d'Imre Madách, mais d'inspiration

    shakespearienne (HAMLET), de même qu'opéra rock

    (musique de Papp Gyula) joué avec grand succès à Sopron le 6 mai 1995.

    Cf. note « euphorbe » au poème de Marno János « UN CHIEN » (EGY KUTYA).

  • Paul Celan : pseudonyme de Paul Antschel (1920-1970 [date de son suicide]), poète, critique

    littéraire et traducteur juif roumain d'expression allemande issu d'une famille

    victime de la Shoah ; auteur, entre autres, de « Der Sand aus den Urnen » et

    de « Mohn und Gedächtnis » ; prix Büchner. De son œuvre, il existe sur le site

    Babel des versions hongroises avec texte original en regard, traductions

    de Marno János.

  • ...faible en fer (vas): c'est-à-dire faible sur deux tableaux: en hémoglobine et en pouvoir

    d'achat (non argenté), le « sans le sou » y étant, pour expliciter cela,

    un ajout de ma part.

  • ...air en vogue: peut-être « Sombre dimanche » (Szomorú vasárnap), composé en 1935,

    en pleine dépression économique, la chanson macabre qui tue si bien que

    celui qui en est l'auteur et le compositeur, Seress Rezső (« Dudi »), à 69 ans,

    en janvier 1968, par culpabilité sans doute, finira, en se défenestrant,

    par se donner la mort, lui aussi. On a une seconde version de l'hymne des

    suicidaires due à Jávor László.

  • Demander (vieux) : poser.

  • Tunnel : boyau reliant, à Buda, le quartier Tabán à Clark Ádám tér, débouchant sur ladite

    place où est l'accès bas au vieux funiculaire Sikló dont l'accès haut mène

    à la colline du château, reliant ainsi la place Clark Ádám à la place Saint-Georges

    (Szent György tér).

    La très pentue (lejtő, mot que ma traduction escamote) rue d'Assaut (Ostrom utca),

    en en étant l'autre accès par la route, vialaportedeVienne(BécsiKapu), part, elle,

    de la place du Foin (Széna tér).

  • Net : à valeur adverbiale pour nettement.

  • Közért : derrière ce vocable désignant une (chaîne de) magasins d'alimentation (de l'État),

    se cachent d'autres homophones qui sont des jeux de mots intraduisibles du fait

    des deux acceptions ( « comprendre » ainsi que « pour ») de sa deuxième syllabe

    (ért), en plus facilement confondue avec « intérêt » (érdek), et pour peu qu'une

    de ces deux formes soit accolée à la particule « köz » signifiant « entre »,

    « commun », « public », il y a polysémie (trois sens possibles ):

    1) « pour qui comprend »

    [közért à partir duquel sont formées ailleurs dans le poème la forme

    adverbiale « intelligiblement », d'où « en clair » (közérthetően), ainsi aussi

    que la forme nominale « intelligibilité » (közérthetőség), bel exemple ici

    de polyptote],

    2) « pour le public »,

    3) « dans l'intérêt de tous »

    [dans un même ordre d'idée, discount, de même qu'épargne, confèrent

    un sens à peine caché respectivement à « DISCOUNT » et « SPAR »

    passant, parmi les chaînes comme PROFI et consorts, pour desservir

    soi-disant les intérêts de leur clientèle.]

  • Schlier : terme de géologie [rappel du mot « pierre » apparu six vers avant la fin]:

    à savoir roche [du genre: grès, terre glaise, argile, marne (mélange naturel

    de calcaire et d'argile)], ou calcaire fossilifère qu'est et post mortem restera

    l'humain, « terra incognita » dont on viendrait et où chacun s'en retournerait,

    poussière, la fin étant le commencement (doctrine téléologique mise en avant,

    l'air de rien, ici déjà, comme dans ses plus récents poèmes, par Marno János).



Uploaded byJakus Laura 1.
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