Ady Endre: Le cavalier égaré (Az eltévedt lovas Francia nyelven)
Az eltévedt lovas (Magyar)Vak ügetését hallani Eltévedt, hajdani lovasnak, Volt erdők és ó-nádasok Láncolt lelkei riadoznak.
Hol foltokban imitt-amott Ős sűrűből bozót rekedt meg, Most hirtelen téli mesék Rémei kielevenednek.
Itt van a sűrű, a bozót, Itt van a régi, tompa nóta, Mely a süket ködben lapult Vitéz, bús nagyapáink óta.
Kísértetes nálunk az Ősz S fogyatkozott számú az ember: S a dombkerítéses sikon Köd-gubában jár a November.
Erdővel, náddal pőre sík Benőtteti hirtelen, újra Novemberes, ködös magát Mult századok ködébe bújva.
Csupa vérzés, csupa titok, Csupa nyomások, csupa ősök, Csupa erdők és nádasok, Csupa hajdani eszelősök.
Hajdani, eltévedt utas Vág neki új hináru utnak, De nincsen fény, nincs lámpa-láng És hírük sincsen a faluknak.
Alusznak némán a faluk, Multat álmodván dideregve S a köd-bozótból kirohan Ordas, bölény s nagymérgü medve.
Vak ügetését hallani Hajdani, eltévedt lovasnak, Volt erdők és ó-nádasok Láncolt lelkei riadoznak.
1918
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Le cavalier égaré (Francia)D'un cavalier qui jadis s'est perdu, C'est le galop aveugle qu'on entend. L'âme enchaînée des sylves abattues Et des roseaux séculaires s'alarment.
Et les fourrés profonds des temps anciens Ne sont ici que des lambeaux épars, Mais on y voit reprendre vie soudain Les spectres blancs des légendes d'hiver.
Là le hallier, et là-bas les taillis, Et là le chant d'autrefois, étouffé, Qui, sous la glace et le froid se tapit Depuis que ne sont plus nos fiers aïeux.
Chez nous l'automne est envahi de spectres: La guerre a pris tant de nos meilleurs fils! Sur les prairies que les collines cernent, Novembre marche en pelisse de brume.
Et tout à coup la plaine nue se couvre Comme autrefois de joncs et de forêts. Des siècles morts, la fine pluie s'entrouvre Et donne asile à son grand corps glacé.
Tout est sueur de sang, climat secret, Air oppressant, pesanteur des ancêtres; Partout les bois et partout les marais Et les déments qui régnèrent jadis.
Un voyageur d'autrefois, égaré, Fraie son chemin dans les lianes neuves. Ni jour ni feux ne viennent l'éclairer. Sourds, les hameaux. Tout est refus, absence,
Sommeil torpide où les gisants frissonnent quand dans leur rêve, au fond du vieux passé, Ils voient jaillir, des bois brumeux d'automne, Des loups, des ours, des buffles forcenés.
D'un cavalier qui, jadis, s'est perdu, C'est le galop aveugle qu'on entend. L'âme enchaînée des sylves abattues Et les roseaux séculaires s'alarment.
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