1954 (Francia)
« En pluies printanières la voilà ma Pasternak (d'après la traduction hongroise de Lothár László)
Sinon à mes neuf, suis-je à mes quatre ans, Pour toucher la clenche, pas assez grand ? De mes sœurs, l'aînée a la main sur elle. On est trois. La cadette est ma jumelle. L'aînée est de peur le plus à pâlir, Esseulée, en retrait, assise à lire, Contre son sein, un livre qu'elle étreint, En cabine, en une glace du train Puis, sans qu'en sa tête mon œil ne plonge, Moi-même ne sais s'il faut que j'y songe. Ma feue soeurette est à me hanter, Sinon la boule, j'en perds la santé : Si mes cartilages osseux se tassent, Que je rapetisse, aussi le constate. Règle comptable : plus de sol on prend, En un tempo autant de fois plus grand, Est multiplié entre nous l'écart. De voir le nombre d'âmes, ça égare ! Mais jadis se pouvait-il voir, ceci, D'un air détaché, non ainsi aussi ? Derrière l'huis, dont la clenche, l'aînée En main la garde, une affaire, menée Par le conseil du village, est en cours. Tard, la nuit, aujourd'hui, pour nous, toujours Pas couchés, grâce à Dieu il nous faut rendre Qu'aussi tard on ne le soit pas, le CentreMédical longtemps on l'aère. Nous, Sur des ais de planchéiage, à genoux, À côté du lit, prions que ça dure, Tous trois unis sous une couverture. Mes yeux pensent que chavire une barque. Et, d'une croix, au front, maman nous marque Après, sous la table, envoi de bisous Aux poules couveuses nues de cou.
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