Marno János: Februári fohász
Februári fohász (Magyar)Dávidnak
A költő szőrcsuhába bújik, medve barlangjába, ahol a téli álmát alvó állatot megölte. Majd ledőlt melléje a vértől sáros földre, s maga is elaludt. Ó, Uram, fent az égben, vagy ha ott már rég nem, hanem befészkelődve a dolgok lelkébe a mélyben, honnan ki nem bányász téged többé semmilyen figyelem, add, hogy így végezzem én is, tíz körmömmel és néhány fogammal meg fogcsonkommal magam tépjem-marjam szét álomszuszék medvémet, mely ha megmordulni talál, összetévesztem őt a szabadban szakadó éggel, vagy üszkösre égett belemmel, melyben a halál most réved el. S még nekem ront, amint felriad.
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Prière de février (Francia)À David
après avoir occis la bête en son sommeil hibernal, puis, près d'elle, s'être, sur la terre, sale de sang, couché pour s'endormir aussi. « Ô Seigneur, encore ou déjà plus au sommet du ciel, si de longtemps* tu niches au contraire dans les tréfonds de l'âme des objets dont ne t'extrait plus la moindre attention quelconque, permets qu'ainsi je meure, et que de mes dix ongles, et que de mes chicots, et de mes quelques dents, mon grand roupilleur d'ours soit désarticulé; qu'au cas où il grogne*, je le prenne ou pour le ciel à découvert, qui se déchire, ou pour mes intestins, depuis charbonneux, car brûlés*, où maintenant s'abîme en le rêve la mort ». Et lui encore bien, dès son réveil, me mord.
à l'ἂπειρον, l'illimité , « principe et élément de tout ce qui existe » (selon Anaximandre); de ce fait, l'animal symbolise la plus ancienne matière, l'inconscient et l'instinct bestial. *Le schéma métrique n'a ici été respecté que les deux fois où demeure dans la traduction l'hendécasyllabe de l'original, qui, pour être un mètre moins courant en français, y a, avec le décasyllabe, cédé la place à l'alexandrin. *Haire: chemise de crin portée, comme le cilice, directement sur la peau par esprit de mortification et de pénitence. *De(puis) longtemps. *Il grogne: ce, après résurrection, s'entend.
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