Marno János: Nepper kapitány dala
Nepper kapitány dala (Magyar)Füstöl a tenger, lavor reped, barnán hördül a láger éj, ⃰⃰⃰⃰⃰ ⃰ fürdőkabinban kalóz szíved, forrázza vízkő - hidegvér.
Gyűrött barázdán ugrik a tű, ne siess pofára esni, lövésed túl élethű!
Bérházra jut egy marhavagon, leszopott csont ma mennyit ér? mi hát megillet magánvagyon, kampóvas, szappan és kötél.
Gyűrött barázdán ugrik a tű, ne siess pofára esni, lövésed túl élethű!
És fordul a kocka, skót szelet, Marha vagy! tátog egy hering, halál máskor is beléd szeret, fű alatt doboz fű kering.
Gyűrött barázdán ugrik a tű, ne siess pofára esni, lövésed túll élethű!
Szakállt ereszt a bolygó féreg, fehér port szállít feketén, kocsmáról kocsmára tévelyeg, lelket menteni szőrmentén.
Gyűrött barázdán ugrik a tű. ne siess pofára esni, lövésed túl élethű!
Betér egy boxba, annyi neked! szeméből túlvilág szitál, jégkocka égeti feneked, --Rendel a Nepper Kapitány!
Gyűrött vénába törik a tű, siess más világot látni az út pofon egyszerű!
⃰ ⃰(Adorno –t idézi : 45.old. , IN: PALATINUS, 2011, MARNO JÁNOS :KEZÜNK IDEGEN FORMÁKBA KEZD )- : „Auschwitz mint az utolsó metafizikai horizont? A „már-már” karnyújtásnyi közelbe került végső és totális reménytelenség, minden semmisségünket magába gyűjtő Szellemünk Fekete Lyuka,(…)”
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Air du capitaine Nepper (Francia)
et sur le camp* râle la brune*, ton cœur de pirate au tartre fond sous la douche* à froid* qui le brûle.
L'aiguille saute au pli sinueux, ne cours pas au casse-pipe, trop vrai est ton coup de feu*!
Une bétaillère* aux box* vient, l'os à sucer, combien ça vaut? De droit te reviennent comme biens croc en fer, lacet et savon.
L'aiguille saute au pli sinueux, ne cours pas au casse-pipe, trop vrai est ton coup de feu!
Le vent tourne, te v'là escalope de bœuf d'Écosse; hareng bouche bée, la mort d'amour te gobe- ra. Tant d'herbe circule en douce.
L'aiguille saute au pli sinueux, ne cours pas au casse-pipe, trop vrai est ton coup de feu!
Sa barbe pousse au pauvre être errant* livrant en noir la blanche came d'un bar à l'autre presqu'assurant, égaré, le salut des âmes.
L'aiguille saute au pli sinueux, ne cours pas au casse-pipe, trop vrai est ton coup de feu!
C'est la tienne, sa halte au boui-boui! son œil passe au sas l'autre-monde, tes fesses, de la glace les cuit, – Capitaine Nepper le mande!
L'aiguille rompt dans un pli veineux, de l'au-delà accès type*, très simple sauve-qui-peut! (Sur l'air de Nepper, dehors, a lieu l'Holocauste. Le pub se change en une fantastique salle d'hôpital; musique plus hallucinatoire qu'à l'accoutumée – images)
Même ambiance ici que celle qu'on retrouve mutatis mutandis chez le Québécois Émile Nelligan dans ce quatrain de « Rondel à ma pipe » (1992) où le « nous fumerons » s'entend à deux niveaux: Preste, la mort que j'anticipe Va me tirer de cet enfer Pour celui du vieux Lucifer. Soit! nous fumerons chez ce type. *camp [d'extermination]: Lager (allemand), láger (hongrois). *brune: moment du jour où il commence à faire nuit (éj). *douche: en réalité, «cabine de bains». *à froid: ou plus exactement «(de) sang froid» (hidegvér). *coup de feu: « lövés » (action de tirer), mothongroisvéhiculantl'idéeautantde balle tirée quede drogue injectée, àmoitiétraduiteparlaprésentepériphraseplutôtfloue. *bétaillère: malheureusement terme impropre à suggérer l'idée d'un transport ferroviaire. Son correspondant hongrois, plutôt que le marhavagon du poème à proprement parler « wagon à bestiaux », est marhaszállítókocsi, seul desdeux, à être dans le « Sauvageot » mentionnéetavecl'autreconfondu dans cette même acception, et pour cause: alors, à sa date de parution en 1937, quelque quatre ou cinq ans avant le convoyage sur rail de ce que ces cow-boys d'un nouveau genre tenaient pour du bétail humain,c'étaitchoseinimaginable defairedébiter loin deleurlieu d'élevagedesanimauxdeboucheriequicontinuaientdoncà fairel'objetd'unexclusif transportroutier de proximité. Dès lors,puisque l'idée d'un transport de bétail même non humain, effectué en gros et entièrement par voie ferrée, était encoreà laditedateréalitéquasiinexistante, iln'étaitpasjustifiénonplusd'avoirunmot l'évoquant proprement.Etsil'idée vaguement enexistaitbien,lemot marhavagon étaitencore à inventer. D'oùsonabsencealorsdu fameux dictionnaire. Cecidit,une machine parfois aussi à quatre roues certes ne servant pas aux déportations mais au transport de fardeaux, porteenfrançaislenomde « diable ». *box: pour « immeuble locatif, maison de rapport/ de location... » icinormalementattendu. *pauvre être errant: allusion au Juif errant; littéralement « pauvre hère/bougre/type » (féreg), errant (bolygó). Car c'est donc bien ainsi danssonsensfiguré escamoté par les deux plus récents et non des moindres dictionnaires (Eckhardt Sándor, plus le même Eckhardt entièrement revu par Konrád Miklós),etnonausens propre,qu'iln'apasici,de «ver(mine)», quele féreg hongroisdoitbienêtre compris. *type: employéenappositionpour typique (symbolique). * (Sur l'air de Nepper..., images): concernant cette parenthèse et en note à l'Holocauste, Jean Marno, se référant aux Entretiens du philosophe allemand Theodor Wiesengrund Adorno (1903-1969), cite ce dernier à la page 45 de son ouvrage de critiques littéraires, intitulé « Notre Main commence dans d'étrangères formes », ( Kezünk idegen formákba kezd, éditeur Palatinus, 2011, 298 pages): « Auschwitz supposé être le dernier horizon métaphysique, la désespérance totale et finale poussée à portée « quasi » immédiate d'un bras tendu, Trou Noir de notre Esprit- collecteur en soi de tout notre néant... »
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