Marno János: VI. ANNA (VI. ANNA Francia nyelven)
VI. ANNA (Magyar)komor gondolatokkal ébred, mintha bontanák a tetőt a feje fölött, vagy ellenkezőleg, álmennyezettel ereszkednek alá, összepréselik úgyszólván, őt magát is, mint légterét, galériát emlegetve, melyre föl nem nézne semmi pénzért. Apropó, pénz; mint érme, s hiánya, mely elemészti érzelmeinket Anna iránt, ruhánk turkálóból, és vagy négy hónapja nem cseréltünk a borotvánkban a pengét. Puhák vagyunk és tüskések és renyhék.
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VI. ANNA (Francia)
au-dessus de sa tête, on le débâtit* ou au contraire qu'un faux plafond s'abat dans la chute duquel elle est à deux doigts, tel son cube d'air, d'être aussi aplatie; une galerie en haut l'interpelle, elle ni pour or ni pour argent ne la tiendrait. À propos d'argent; comme monnaie, il manque: notre sentiment pour Anna en pâtit, nos habits sont usés, quasi quatre mois qu'inchangée est la lame à notre rasoir. Tendres, le poil* pique, on vit dans l'apathie.
éponyme, celui-ci est le premier des six suivants parus aussi dans « BEAUX VERS 2011 (SZÉP VERSEK 2011) », Magvető, Budapest, pp. 147-149. *Anna: (et non Anne) « car la seconde syllabe de ce prénom est l'inverse de la première (ANИA) Anna, à l'instar de Narcisse, son pendant et possible incarnation du poète qui en est aujourd'hui encore à se chercher une identité, étant à la fois elle et vice-versa, somme toute quelqu'un d'autre, avec cette particularité que chez Anna, comme l'a dit un critique dadaïste et surréaliste, entre face et derrière il n'est constaté aucune différence » (selon une note explicative de l'auteur). *Débâtir : détruire. *Tendres, le poil pique: protagonistes tendres (au pluriel donc), Anna et son double (« nous » en somme), vivent assez dans la précarité en tout cas pour devoir se partager un seul et même rasoir émoussé, résultat: il n'y a pas que les poils de barbe qui piquent.
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