Nemes Nagy Ágnes: A Krisztinában
A Krisztinában (Magyar)Hányszor ültem így templomok alatt, Azóta láttam tengerek felett, Volt már, hogy a kék megsötétedett, Itt, ez a sárgaszín narancs. Szorong a szív. S benne szorong
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Dans le quartier Krisztina (Francia)Je me suis assise au pied des églises, Bien souvent; le soleil brûlait leurs murs ocrés; Leur grosse tour d'un trait s'élançait vers l'azur Comme un dessin d'enfant tracé avec la pierre. Alors tout l'ocre-bleu de ce midi d'été Vibrait en pénétrant dans mes yeux entrouverts.
Et depuis je l'ai vu lorsqu'il battait des ailes Au-dessus de la mer et contre les colonnes, Je l'ai vu palpiter enfermé dans les lignes Sinueuses du marbre et c'était le méme ocre Toujours un peu vieilli; j'ai vu quel infini Réfléchissait le bleu pris entre les colonnes.
Il arrivait parfois que le bleu s'assombrît Et comme un lac immense il s'approfondissait, La statue d'un garçon élancé se dressait, Blanche comme la neige sur un fond violet, Aussi nette et précise que le temps passé Sur le fond de la vie qui va s'assombrissant.
Mais voilà que le jaune ici vire à l'orange Et puis – cela manquait! – un essaim de colombes Prend soudain son envoi d'un des murs de l'église Comme s'il s'échappait de sous quelque couvercle, Et voilà qu'aussitôt elles ont embrouillé Les lignes de ce vieux, de ce grand toit en pente.
Le cœur se serre. En lui se serrent la lumière, L'été, toutes ces tours et la couleur violette Et le garçon de la statue dans le lointain Et les colonnes sur les mines, les coupoles, Le monde tout ender se serre dans ce cœur. O colombe, colombe, emporte cette image, Élève-la dans l'air et, derriere le jaune, Remue un peu le bleu afin qu'il se maintienne Immobile à jamais dans un battement d'ailes.
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