Fő a medúza (Magyar)
(árnyékelemzés)
A lámpa kialszik, arcod megduzzad, mint a medúza, melyet visszadobtak hullámsírjába. Vége Nárciszodnak. Zokogj csak. Teste mint szétázott madzag a szélben, mely nem fúj éppen, sőt jelét sem mutatja rohamos feltámadásnak, sem egyéb másnak, ami egy írásjel mögött ott derenghetne. Térded dagad csak úgy még, mint fentebb az arcod, szádra mocskos szavak tolulnak, aszfalt- szürkére fakítva héjára fonnyadt ajkadat. Mi haszna baszni, mondjuk, ha nincs akiért megvesznél közben. Szaporodni, mint a szavak, kitöltve századik keretét a kertnek, majd lámpát gyújtani azért csak, hogy árnyékot vess az összedúlt veteményesre. Tovább ugrasztani magadból a nyulat. Nár- ciszt az árnyéka fölé hajlítani: hogy szemre már milyen kialvatlan vagy! Ő pedig néz csak… a nyála kicsorran… mintha élvezne… felszívódni abban… Feltöltő | Bakó Mariann |
Kiadó | P'Art Könyvek |
Az idézet forrása | Nárcisz készül |
Megjelenés ideje | 2007 |
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Le principal est la méduse (Francia)
(analyse d'ombres)
La lampe s'éteint, ta face se bouffit, telle la méduse rejetée dans les abysses une fois morte. Adieu Narcisse. Sanglote, va. Son corps, telle une ficelle détrempée au vent sans souffle du coup, n'affiche ni signe de retour rapide à la vie ni autre chose derrière un signe graphique* pouvant s'y faire jour. Tes genoux rien qu'ainsi, tels ta susdite face, encore grossissent. Ta bouche ordurière* en un asphaltique gris fait déteindre tes lèvres sur sa peau flétries. Disons, s'il n'est personne après qui enrager* tout en baisant, baiser* n'a pas plus d'objet que se multiplier, tels les mots, en comblant le centième cadre du clos et puis la lampe, l'allumer rien que pour projeter une ombre sur ce lieu effondré, que point n'interrompre hors de toi les sauts du lapin, qu'avoir Nar- cisse* sur son ombre à courber en arc: la fatigue – et comment! – se juge à tes traits hâves*! Or, ça, rien qu'à le voir, elle*... en bavait, à croire... qu'elle était à jouir... absorbée en sa bave*...
*LE PRINCIPAL EST LA MÉDUSE: ou encore si réaliste est cette alternative: LA MÉDUSE BOUT. À noter que le présent poème clôt un cycle d'une cinquantaine de poèmes en son temps remarqué pour sa valeur par un Eszterházi Péter enthousiaste. *signe graphique: littéralement, signe de ponctuation. *bouche ordurière: soit bouche qui prononce des paroles ordurières, périphrase traduisant l'idée des gros mots [qui] affluent à ta bouche. *après qui enrager : outre le sens figuré d'enrager après [une femme], d'être enragé(e) [pour elle], commun à megvész et ici à megvesz, ce dernier peut en l'occurrence aussi signifier soit acheter [arroser, corrompre], dès lors la personne absente serait quelqu'être vénal (ceci pour vilipender l'adultère) soit périr; et ce, avec l'idée que, juste pour les beaux yeux de cet idéal féminin- là, s'il le fallait, l'aimant sacrifierait jusqu'à sa vie! *baiser: terme français venu du latin basiare comme aussi le très vulgaire hongrois baszik? *Nar-/cisse : un terme français pour deux hongrois, obtenus suite à un intraduisible jeu de mots dont un enjambement est l'origine: celui de la seconde syllabe dudit prénom, du czist dans Nár- czis+ désinence accusative « t », lequel ciszt, métamorphosé en czist(a), kyste, à l'entame duverssuivant,soulignel'importancedecette tumeur cancéreuse venantde ou allant sans doute être fatale à Narcisse, devenu Nar -, ainsi non épargné non plus par le scalpel du poète, puisque en littérature le héros peut aussi être victime d'une apocope (retranchement d'une syllabe à son prénom) mortelle. Toute la subtilité de Jean Marno ici réside donc dans l'art d'un raccourci incroyable – l'emploi d'un seul trait d'union aussi foudroyant qu'une rupture d'anévrisme – évoquant le tout de façon indicible, histoire de tirer sa révérence dans un poème sonnant comme un dernier adieu fait par le père spirituel à son Narcisse chéri, qu'il sait tenu par une certaine communauté des destins à partir en même temps que lui, l'auteur, qui en est l'incarnation, étant confondu justement avec son personnage. *hâves: pâles, maigres et défigurés enparlantdes visages. Etdegens amaigris et pâlis parla faim, la fatigue, la souffrance. *elle: ou il? Du point de vue de la langue, rien ne peut exclure le second cas de figure (thèse d'un homme), en tout cas pas en théorie, le Ő hongrois étant épicène (ἐπίκοινος, commun aux deux sexes), à savoir un pronom personnel de la même forme aux deux genres). Mêmesi, dans l'esprit de Jean Marno, c'est sûr qu'il ne peut s'agir que d'une femme, aussi est-ce au premier pronom (elle) que la traduction accorde la préférence. *absorbée en sa bave: en sa propre salive, le dedans (abban) hongrois étant ainsi ici, à tort ou à raison, explicité par la traduction qui lève une part du mystère malgré le flou, comme l'indiquent et la note précédente et l'ambivalence du titre sans doute un peu énigmatique, tout ce flou, du début à la fin, intentionnel de la part du poète.
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